Théâtre performatif - par Robert Keramsi Marion Claux et Pierre Thibaut - 40min Sur scène, un sculpteur, une comédienne et un batteur-bruiteur, tour à tour soliste et choeur d'une expérience qui se modèle en live, s'unissent pour créer un univers. LIEN DE RÉSERVATION

Terre, mots et sons se rencontrent pour accompagner, donner a voir, a entendre, un fragment du roman "Les Demeurées" de Jeanne Benameur

 C'est l'histoire d'une pauvre femme et de sa pauvre fille. Elles sont demeurées. Silencieuses et calfeutrées dans leur petite maison, elles appartiennent a la vie d'une manière incomprise.

Face aux paroles, aux regards moqueurs de tous les autres, elles restent abruties dans leur monde impénétrable, retorquant par un semblant de vide. Jusqu'au jour où, pour la première fois, la mère se retrouve seule, laissant sa petite dans les bras de l'école

Sur scène, un sculpteur, une comédienne et un batteur bruiteur, tour a tour soliste et chœur d'une expérience qui se modèle en live, s'unissent pour créer un univers déroutant et sensible.

Abrutie n'est pas une adaptation du roman des Demeurees de Jeanne Benameur.

Abrutie témoigne de l'ambiance du récit a travers la séparation d'une mère et de sa fille: La Varienne et Luce.

isolées du monde. Enfermées dons une réalité au présent. Elles sont demeurées. De la vie, elles n'ont acquis que le quotidien, le reflexe est instinctif... lnné. Elles sont a l'origine.

Pétries de cette matière dont chaque être est issue. Démunies de leur esprit et des codes sociétaux, elles sont universelles par la virginité de leur être. Ni le passé, ni le futur ne les questionnent. Elles sont, elleS est comme une seule femme. Fusionnelles. Cet équilibre qu'elles ont bâti comme une forteresse qui les protège du monde extérieur se fissure lorsque la société tente de s'y immiscer:

« L'école, c'est obligatoire ».

Leur présence au monde est ébranlée par leur séparation par l'absence.

 « Assister à une adaptation des Demeurées est toujours une aventure pour moi.

J’essaie de me mettre en situation de spectatrice et de découvrir. Quand vous avez écrit le texte c’est une gageure d’avoir le regard neuf.

Il y a jusqu’à présent peu d’adaptations qui m’ont surprise, au cœur même de mon propre travail. Deux parmi toutes celles qui ont eu lieu. Désormais j’y ajouterai l’adaptation découverte à Terra Amata à La Rochelle.

J’avais vu le travail de Robert Keramsi il y a quelques années déjà. J’avais été émue par la venue au monde, sous nos yeux, de ses personnages de terre. Au cours de sa performance ses gestes aveugles et pourtant sûrs qui créaient peu à peu, sur des structures rigides, des êtres vulnérables, ô combien humains. L’argile des premiers hommes peut-être.

C’est ce souvenir qui m’a fait dire oui lorsqu’il m’a demandé d’adapter les Demeurées.

Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis que c’est sur lui-même que Robert Keramsi appliquait la terre cette fois. Son visage recouvert. Ses bras. Dans ma poitrine une autre terre se modelait. Ma respiration suspendue. J’attendais.

Le texte alors d’une voix juste venait. C’était la voix fine et précise de Marion Claux

Des sons auxquels je n’avais pas pris garde, subtilement portaient les mots. C’était la musique accordée au texte de Pierre Thibaud.

J’ai été emportée. Comme les spectateurs réunis par la belle initiative de Rémi Polack.

Je suis revenue voir les Demeurées trois fois.

J’ai senti de mieux en mieux les délicats mouvements intérieurs enfouis dans l’immobilité terrible de Robert. Il campe une Varienne d’une détresse infinie.

Le trio qu’il forme avec Marion Claux et Pierre Thibaud est tout en nuance et d’une grande force. Une authenticité dépouillée de tout artifice.

Il y a une vérité profonde qui va au cœur de chacun.

Merci à eux et longue vie à ce beau travail »

Jeanne Benameur

Tarif 15€ - BILLETTERIE

INFOS PRATIQUES

4 rue Achard, 33300 Bordeaux

Tram B - arrêt rue Achard/ La Cité du Vin

 Parking Cité du Vin - Forfait 5h/5€

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