Ces derniers mois, notre pays semble renouer avec un cycle de crimes racistes que nous pensions révolu. Hichem Miraoui à Puget-sur-Argens, Aboubakar Cissé à la Grand-Combe, Djamel Bendjaballah à Cappelle-la-Grande : à 3 reprises, le racisme a tué. Au-delà de ces meurtres, l’ambiance de racisme s’est installée, portée par celles et ceux qui, depuis des années, œuvrent à en permettre le retour. C’est ainsi que l’extrême-droite, aidée par des médias dédiés à la haine des étrangers et de leurs enfants tout autant qu’à une lutte acharnée contre tout progrès vers l’égalité, a acquis une inquiétante puissance dans la définition de l’agenda public. Par électoralisme, par idéologie ou par l’incapacité à opposer un autre récit de notre société et de son avenir, une part croissante de la classe politique a choisi d’en reprendre les mots, les idées, ou de se taire face à ses offensives. Les expressions du racisme semblent devenir banales, au point de ne plus entraîner de réactions, de mobilisations ou d’indignations massives. L’extrême-droite peut bien appeler à des ratonnades, le racisme peut bien faire couler le sang des Noirs, des Arabes et des Musulmans, des intellectuels peuvent bien appeler à limiter le nombre de Musulmans en Europe : tout cela entraîne des émotions médiatiques et citoyennes trop passagères pour qu’elles changent la donne. Or, pour changer la donne, la jeunesse a un rôle fondamental à jouer car elle est cette partie de la société qui n’est pas fatiguée de se mobiliser et qui ne s’est pas habituée aux inégalités, aux injustices et aux haines. C’est cette jeunesse – et au-delà la société – que le présent projet vise à mettre en mouvement.